Depuis 2006 se tient la compétition evolo créée par le magazine d'architecture éponyme. Le concours vise à reconnaître et faire connaître des propositions novatrices pour la vie verticale . Après
avoir examiné près de 600 projets provenant de 43 pays différents, le
jury a sélectionné cette année trois gagnants et 20 mentions honorables. Futuriste, utopiste, visionnaire, les projets permettent de maintenir les discussions sur l'habitat de demain, sur la gestion de l'hypercontentration humaine en milieu urbain.
Le gagnant est un projet coréen. Vernacular Versality. Une jolie métaphore qui prend pour toile de fond l'extraordinaire résilience, polyvalence et efficacité de l'architecture traditionnelle. Au centre de la démarche il y a la hanok, la maison traditionnelle coréenne qui a été engloutie dans la fièvre immobilière des années 1970. Une Hanok est définie par son système de construction en bois apparent et toit de tuiles. Le
bord courbe de la toiture peut être ajustée pour contrôler la quantité
de lumière solaire pénétrant dans la maison grâce à l'utilisation d'une pièce en bois nommé Gagu. Le Gagu est situé au-dessous du système de toit principal là où la
colonne touche la poutre et il est fixé sans qu'il soit
nécessaire d'utiliser des pièces supplémentaires tels que des clous. Cette
liaison est l'une des principales caractéristiques esthétiques de
l'architecture traditionnelle coréenne. Historiquement, ce système structurel a été appliqué uniquement à des résidences à un étage. Cependant,
comme différents logiciels de modélisation ont été récemment mis au
point, des possibilités d'appliquer ce système traditionnel
dans les structures de grande hauteur complexes sont apparues. Il est donc possible d'associer la conception scientifique, le design moderne
avec l'efficacité et la beauté des structures traditionnelles.
Si l'on observe le reste de la sélection, on trouve plusieurs projets tournant autour de la tour au service de l'environnement.
- Re-Silience Skyscraper: Biomass Reduction de Diego Espinosa Figueroa, Javiera Valenzuela Gonzalez Chili : réalisant que le sol, sa biomasse et ce qu'il conçoit sont une ressource limitée, Re-résilience Skycraper cherche une réponse en proposant une nouvelle organisation et la répartition des ressources du sol et sa biomasse à travers l'observation des formes naturelles telles que des nids d'abeilles, les récifs coralliens, et des nids de fourmis. Ainsi en utilisant moins de la surface terrestre, cette tour évite l'épuisement de notre éco système.
- Infill Aquifer, de Jason Orbe-Smith, Etats-Unis : le
projet vise deux principales préoccupations auxquelles nous sommes
confrontés aujourd'hui et dans un avenir proche : la qualité et la
quantité d'espace ouvert pour construire, vivre et travailler et les questions entourant l'utilisation de l'eau. La tour-remplissage des aquifères est conçue comme une régénération et un
programme de réhabilitation pour les réserves d'eau souterraines dans la
ville tout en conservant ses fonctionnalités comme un bâtiment habitable .
- Project Blue de Yang Siqi, Zhan Beidi, Zhao Renbo, Zhang Tianshuo, Chine. Le but de Project Blue est de transformer les particules en suspension en énergie verte par captation dans une énorme tour de refroidissement dotée d'un système de désulfuration cyclique multi-tubulaire qui produit de l'azote et du soufre. Lorsque les deux éléments sont combinés avec le surplus de monoxyde de carbone, il en ressort de l'eau carbonée qui sera plus tard transformée en méthane et utilisée comme énergie verte par une réaction à basse pression.
- Hyper filter skycraper, Umarov Alexei, Russie : Le Hyper filter skycraper est conçu pour capter le dioxyde de carbone et d'autres gaz nocifs dans les villes et relâcher de l'oxygène. La façade du building est faite de de tuyaux longs qui assurent le processus de nettoyage et de filtrage. Alors que l'air propre est rejetée dans l'atmosphère, toutes les substances nocives sont stockées pour une utilisation dans l'industrie chimique.
- Rainforest Gardian Sky Craper, Jie Huang, Jin Wei, Qiaowan Tang, Yiwei Yu, Zhe Hao, Chine La structure se compose d'un château d'eau captant l'eau de pluie, d'une station de feu de forêt, une station météo, et des laboratoires de recherche et d'enseignement scientifique. Elle serait élevée à la frontière de l'Amazonie, sert à prévenir efficacement les incendies en capturant l'eau de pluie lors de la saison des pluies et favorise l'irrigation des terres pendant la saison sèche.
- Climatology tower, Yuan-Sung Hsiao, Yuko Ochiai, Jia-Wei Liu, Hung-Lin Hsieh
Japon, Taiwan. Le
Tour climatologique est un gratte-ciel conçu comme un centre de
recherche qui évalue la météorologie urbaine et corrige l'environnement
grâce à l'ingénierie mécanique. Le gratte-ciel analyse le microclimat dans les villes, évalue le degré de pollution de l'air à cause de
l'utilisation de matériaux industriels, de la concentration des bâtiments, de la circulation
et la rareté des espaces ouverts. Des
programmes d'évaluation inspectent le climat de la ville à travers une
variété de facteurs tels que l'ensoleillement, le rayonnement et la
couverture thermique et rééquilibrent la qualité de l'air.
Plus classiques les tours style tour de Babel. Deux projets sont particulièrement innovants
- Liquefactower, the sinking City d'Eric Nakajima, Nouvelle zélande (à droite) : une tour inversée pour s'adapter aux risques naturels. Pour
la nouvelle ville, un sol instable devient une possibilité et non un
fardeau en enterrant les structures dans le sol en
exploitant le phénomène de liquéfaction
- Car and Shell Skycraper (à gauche) : Or Marinetti's Monster, de Mark Talbot, Daniel Markiewicz, Etats-Unis. Un village suspendu !!
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