Les relations sino-soviétiques ont beaucoup évolué pendant la guerre froide. On peut dater le rapprochement entre Staline et les communistes chinois en 1927 avec le massacre de Shanghai point de départ de la guerre civile entre nationalistes et communistes chinois. Le soutien à Mao interviendra plus tard, par pragmatisme lorsque devant la mise au pas du Parti Communiste Chinois durant les années 1930, Staline reconnait l'autorité de Mao.
On a trop souvent idéalisé et déformé les liens entre les deux nations. Une convergence idéologique existait certes mais aussi une grande méfiance de part et d'autre. N'oublions pas que Staline signe un traité favorable à l'URSS avec Tchang Kaï Chek en août 1945, tenta de convaincre Mao de s'entendre avec son ennemi , que l'URSS soutint des révoltes dans l'Ouest de la Chine pour soustraire ces régions à l'influence de Pékin et qu'elle orchestra la guerre de Corée pour définitivement séparer Chinois et Américains. De même Mao entend dès 1947 de construire un communisme asiatique et entrevoit un bloc communiste bicéphale.
Mais pendant la période entre 1945-1954 les deux Géants multiplient les signes et les actes d'union. Sur la photo en haut à gauche Nikita Khrouchtchev nouvel homme forte à Moscou se rend en visite à la base de Port Arthur en 1954. Cette visite marque l'achèvement de la reconnaissance diplomatique de la Chine esquissée par le traité de reconnaissance de 1949 et le traité d'amitié de 1950. En effet le leader soviétique rétrocède à la Chine les bases navales de Port Arthur et Dalian occupées depuis la victoire sur le Japon d'août 1945 par la marine russe et par là reconnait la souveraineté pleine et entière de l'Etat chinois. Signe de l'entende cordiale, les rencontres (photo de droite) entre Mao et Arkhipov conseiller à l'ambassade russe de Pékin.
Entre les deux alliés de nombreux programmes d'assistance économique se mettent en place de 1945 à 1958. A gauche une ingénieur navale russe en mission à Dalian, au centre un conseilleur agricole russe en Chine et à droite Zhou Enlai le numéro 2 du régimes accueillant les conseillers soviétiques.
Les Soviétiques ont fourni une aide technique dans 156 industries dans
le premier plan quinquennal de la Chine, donné 520 millions de roubles de
prêts. L'aide militaire initiée pendant la guerre civile s'est accélérée suite à la guerre de Corée même si Moscou refuse de donner à son allié l'arme atomique. Cette ère de bonnes relations ne dépasse pourtant pas l'année 1958.
Sur ce dernier cliché pris en 1959, une ingénieure russe reçoit la médaille de l'amitié avant son retour en URSS. Cette cérémonie cache un retournement fondamental des relations sino-russes. Les motifs de rupture sont d'abord idéologiques : la déstalinisation d'un côté, la critique du Grand Bond en Avant de l'autre. Ils naissent ausi de la politique russe de détente rejetée par Mao. Résultat les deux Etats multiplient les gestes d'énervement : l'URSS soutient les rebelles tibétains lors de la révolte de 1959, Mao provoque le second incident du détroit de Taïwan. Conséquence la coopération est officiellement suspendue en juillet 1960.
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