A redécouvrir

Chaque année le M.O.M.A, Museum of Modern Art de New York organise une compétition ouverte aux jeunes architecte : le Young Architect Program International. Né en 2001 lors du rattachement du P.S. 1 Contemporary Art Center l'un des plus prestigieux musée d'art contemporain au MOMA, le concours vise à " développer des conceptions créatives pour une installation temporaire à l'extérieur du MoMA PS1 qui fournit ombre, sièges et de l'eau. Les architectes doivent aussi travailler selon les directives qui traitent de questions environnementales, y compris la durabilité et le recyclage". Très relevée, la compétition offre un  champs ouvert d'expérimentation architecturale ou l'utopie et la réalité cohabitent. 

Intéressons à trois projets.

The Living, développé par le studio Hy Fy. La structure se présente comme trois tours circulaires imbriquées. La forme est très particulière rappelant une portion de vaisseaux sanguins. La grande innovation consiste dans la composition du matériau. Les architectes expliquent que si le XXè siècle a été le siècle de la physique et de la chimie , le 21e siècle est celui de la biologie. Il poursuive ainsi : "notre structure utilise des technologies biologiques associées aux processus les plus modernes de calcul et de l'ingénierie pour créer de nouveaux matériaux de construction 100% cultivés et 100 % compostables, une nouvelle méthode de bio- conception. Notre structure détourne temporairement le cycle naturel du carbone pour produire un bâtiment qui se développe à partir de rien,  si ce n'est de  la terre et retourne à la terre sans déchet, sans énergie et sans émissions de carbone. Les briques de la structure ont été ainsi produites à partir d'une combinaison de tiges de maïs, matériau dont une combinaison révolutionnaire permet d'en extraire une valeur inattendue.  Un second type de brique réfléchissante a été incorporé en dernier, au sommet pour réfléchir la lumière grâce à un nouveau système de film miroir.. Cette approche "low-tech biotechnologie " offre une nouvelle interprétation du rapport de notre société à des objets physiques et l'environnement bâti . Il offre également une nouvelle définition des matériaux locaux en relation directe à l'agriculture État de New York, aux jardins communautaires du Queens tout en profitant du potentiel d'innovation de la région. Rapportée à son environnement immédiat, la structure se moule dans le paysage de gratte-ciel. La structure est calibrée pour créer un micro-climat frais en été en tirant  l'air froid vers le bas et en poussant l'air chaud vers le haut. Elle crée des effets de lumière envoûtante sur ses murs intérieurs (comme les effets de la lumière sur le fond d'une piscine). Le tout pour un coût minime : 20 000 dollars pour la production des briques, le procédé de film/miroir a été donné.

Le Underberg de l'équipe de Lamas.  Ne serait- il pas agréable d' économiser un peu froid quand il fait chaud ( et peut-être un peu de chaleur quand il fait froid ) ? Underberg est un iceberg urbain.  Le monde sous la glace se déroule comme une sorte d'urbanisme magique. Les bords de blocs semblent fondre, créant des espaces internes comme des salles dont les murs semblent couverts d'eau. Une voûte en berceau transparente surmonte  la scène et le musée. Un lac glaciaire se forme aussi dans une grande rotonde. Tout au long des murs du côté de la rue une série complexe de motifs de marbre agit comme une sorte de signalétique instinctive pour ses citoyens.
Underberg ne survit que par sa durabilité. Les pôles sont des tours de télécommunications préfabriquées, qui une fois l'installation terminée  seront revendues. Les formes glaciaires et les surfaces de marbre sont fabriquées à partir de Tyvek , un matériau extrêmement faible en énergie consommée. Il a été conçu pour ressembler à la pierre en utilisant la vieille technique de la marbrure aqueuse. Même si le Tyvek pourrait être recyclé, une seconde vie est envisagée pour l'enveloppe externe  : elle sera réaffectée pour une collection de manteaux et vestes. 

Le Mirror-Mirror  de Collective-LOK. Selon les mots de ses créateurs  " la verrière drapée destiné à servir de " toile de fond étincelant " pour les événements de l'été du musée". Leur constitution d'un vaste miroir urbain est la moins durable des propositions. Elle offre néanmoins  une redéfinition stimulante de la notion de mur.

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