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les stations fantômes du réseau parisien : réouverture prochaine

 C'est l'un des charmes du métro parisien et une source intarissable de légendes. L'existence de 16 stations fantômes, ouvertes puis fermées au public, inutilisées, fait partie des mystères de Paris. Un projet récent vise à leur redonner une seconde vie.

Ces stations fantômes appartiennent à des histoires particulières dont on peut dégager 7 types :
  • les stations construites mais jamais ouvertes au public (stations Haxo et porte Molitor). A l'origine ces deux stations devaient connecter plusieurs lignes, la 3 et la 7 pour la 1ère, la 9 et la 10 pour la seconde. Mais trop complexe la liaison fut abandonnée au milieu des années 20.
  • les stations fermées puis ré-ouvertes. C'est en 1939 que le gouvernement décida de ferme 85 stations afin d'alléger le coût de maintenance du métro. Si la plupart fut réouverte à la libération, 4 attendirent les années 1960 et la dernière, en 1988, la station Cluny renommée Cluny-La Sorbonne.
  • stations maintenues fermées : des 85 stations fermées pendant la guerre 5 sont restée closes (Arsenal, Champ de Mars et Croix Rouge). La plus célèbre : la station Saint-Martin trop proche de la station Strasbourg-Saint Denis et dont la fréquentation diminuait au fil des ans.
  • Station Haxo
  • les fusions : sur la ligne 3, l'extension du réseau a entraîné la disparition de la station Martin Nadaud fusionnée avec Gambetta.
  • recyclées : l'agrandissement du réseau entraîne la transformation d'ancienne station dépôt ou terminus. Ainsi en va-t-il des stations Olympiades ou Villiers devenues centre d'entraînement.
  • déplacées : toujours pour s'adapter aux changements du réseau, les stations Victor Hugo, Porte de Versailles, Halles ou Porte Maillot ont été déplacées par rapport à leur localisation d'origine.  Soit leur quai était trop petit pour accueillir les nouvelles rames, soit il fallait mieux les connecter avec le réseau RER par exemple.
  • abandonnées : des projets achevés mais qui se sont révélés inutiles. Ainsi  les stations Pont de Neuilly sont restées vides puisque c'est finalement le pont de Neuilly qui a été préféré à la traversée de la Seine plutôt que le projet de tunnel sous le fleuve ; la station Orly-Sud creusée en même temps que le terminal mais non empruntée par le métro automatique Orly Val.




Comme l'ont montré les expérience de galerie d'art dans le métro à Naples ou la nouvelle vie de la High Line, ces long corridors souterrains se prêtent au jeu de combinaisons et de reconversion spatiale. Profitant du contexte parisien électoral favorable et de la réussite new-yorkaise la candidate NKM assure que la reconversion des stations abandonnées ferait partie intégrante de son programme pour la ville. Saisissant la balle au bond, deux cabinets d'architecte parisiens Manal Rachdi OXO Architectes and Nicolas Laisné Associés, viennent de proposer leur vision d'avenir pour ses stations de métro délaissées. Sans se satisfaire de copier les réalisations napolitaines ou américaines, ils ont de manière originale proposer plusieurs reconversions de la station de métro Arsenal : une piscine, un parc verdoyant, une discothèque, restaurant ou théâtre. Idée intéressante ouvrant le débat. Même sil est sûr que cette thématique ne sera pas au coeur de la campagne, elle ouvre une discussion intéressante sur l'avenir de la politique culturelle et architecturale d'une métropole. A l'heure où  les finances sont plus serrées mettant en pause les vastes projets de complexe ex nihilo et la forte densité des espaces centraux, la rénovation de ces espaces de proximité devient le nouvel axe d'étude des cabinets et des politiques.




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