L'Asie du XIXè siècle fut le théâtre du grand jeu entre britannique et russe. Au XXè siècle, deux nouveaux joueurs entrent dans la partie : Etats-Unis et Japon. Si leur querelle trouvera un dénouement dramatique pendant la guerre d'Asie-Pacifique de 1941-1945, il faut revenir sur les tractations diplomatiques du début XXè siècle. Alors que l'antagonisme monte depuis la victoire japonaise sur la Russie, les deux gouvernements mènent une série de négociations secrètes en vue de maintenir un statu quo.
L'accord Taft-Katsura de 1905. Ce début de XXè siècle voit les deux jeunes Etats entrés en compétition. Les Etats Unis suite à la guerre de 1898 contre l'Espagne s'installent aux Philippines tandis que le Japon vient d'attaquer la Russie pour la possession de la Corée. Entre les deux puissances que séparaient l'immensité du Pacifique se crée une proximité. Signe de l'inquiétude dès cette année le gouvernement américain demande à son Etat Major un plan d'action contre le Japon. En parallèle les deux jeunes loups tentent de s'entendre par l'intermédiaire du secrétaire d'Etat américain William Howard Taft et du 1er ministre japonais le comte Katsura. Si la rencontres ne débouche pas de fait sur un accord
formel elle se solde par une reconnaissance officieuse des sphères d'influence des deux Etats Ainsi la mainmise progressive du Japon sur la Corée est acté même si la guerre n'est pas encore fini (les 2/3 de la flotte russe d'Asie ont été détruits). Le Japon est perçu comme un élément stabilisateur de la région et celui-ci assure n'avoir aucune vue sur les Philippines. Peu importe que les Etats-Unis aient signé en 1882 à Incheon un traité d'amitié mutuelle et d'assistance en cas de guerre, les discussions sanctionnent le rapport de force du moment au détriment de la Corée.
L'accord Lansing-Ishii. Un vraix-faux accord découle d'âpres négociations en 1917 entre le secrétaire d'Etat américain Robert Lansing et l'envoyé spécial impérial Ishii Kikujiro. Côté face les deux Etats s'engagent à respecter la politique de la porte ouverte en Chine à savoir le maintien de la souveraineté chinoise tout en autorisant les puissance européennes à posséder des zones d'influence. Côté pile, les Etats Unis reconnaissent que le Japon a des droits spécifiques en Chine et les deux puissances s'engagent à ne pas profiter de la première guerre mondiale pour nuire aux intérêts de leurs alliés en Chine. Très flou le texte du traité acceptait de facto la puissance japonaise et ne posait aucune limite claire à son expansionnisme. En définitive la politique de la porte ouverte se comprend comme un blanc seing aux visées japonaises continentale. La Chine est progressivement abandonnée.
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