La cuisine est une bonne manière de saisir la différence entre les cultures occidentale et asiatique. Prenons le cas de l'Europe. La cuisine reçoit un traitement dans les médias vidéo qui oscille entre les émissions de cuisine réalité, top chef, cauchemar en cuisine, un diner presque parfait, chef contre attaque, tour de France des chefs , j'apprends à donner la gastro à la maison en luttant contre les dangers invisibles cachés au coeur de la casserole ; et quelques films tout public pour le meilleur -l'aile ou la cuisse- et pour le pire l'attaque de la moussaka géante (fun quand même).
Transportons nous en Asie pour découvrir les oeuvres les plus improbables.
Cuisine et kung fu.
L'un des marques de fabrique de la production hong kongaise c'est d'avoir étendu les frontières de la kung fu comédie. Kung fu et police, kung fu et jeux de cartes, kung fu et musique, les collisions ont donné des résultats innovants, légers et créatifs. Citons l'intégralité de l'oeuve de Jackie Chan ou de Stephen Show. La gastronomie n'a pas échappé. Deux oeuvres ont marqué à jamais mon esprit
- God of cockery de et avec Stephen Show (1996) : Stephen Chow est le meilleur cuisinier du monde, surnommé le "God of
Cookery" (le Dieu de la cuisine). Mais en réalité, Chow n'est qu'un
imposteur et son nouveau "disciple", Bull Tong, qui n'est en fait qu'un
rival, va le faire savoir à tous les restaurateurs, fans et financiers
de Chow. Devenu un escroc aux yeux de ces derniers, Chow va, à l'aide de
Twin Dagger et de moines de Shaolin, essayer de (re)devenir un grand
cuisinier afin d'affronter Bull lors d'un tournoi culinaire. Oeuvre méconnue en France, elle représente la quintessence du style Stephen Show : gros gags, humour décalé, auto dérision et parodie des codes du films de Kung Fu.
- le festin chinois, Tsui Hark (1995). Auréolé du succès de la série Il était une fois en Chine et de la romance The Lover, le génial réalisateur décide de se lancer dans la comédie familiale pour les fêtes de fin d'année (Ici le Nouvel chinois). L'histoire tourne autour de Chiu, jeune paumé qui refuse de devenir une des petites frappes de la mafia et rêve de partir au Canada rejoindre sa fiancée. Après avoir triché à un concours de chef de cuisine, il rentre dans un grand restaurant décidé à devenir grand chef cuisinier. Il devient le souffre douleur du patron et le favori de sa fille passablement excentrique tandis que survient un cuisinier mongol, chef d'une chaîne de restaurant qui lance le défi du festin chinois. Le casting révèle l'ambition du projet : Leslie Cheung acteur de comédie et de drame dans le rôle de Chiu ; Chiu Man Chuk (incarne Wong Fei Hong dans les volets 5 et 6 d'Il était une fois en Chine) et Xiong Xin Xin (le disciple pied bot de la série Il était une fois en Chine), deux artistes martiaux. Le film oscille entre la pure comédie hong-kongaise (la découpe du poisson, le concours culinaire) et des scènes de combat en cuisine. En premier extrait une scène très courte où le maître de cuisine donne une leçon de découpe d'aliments le tout filmé comme un film de sabre !!
En scène 2, le combat par recette interposée entre le cuisinier mongol et le patron du restaurant. Outre la reprise des codes des films de combat (les commentaires des maîtres, la musique), le montage et la photographie sont un hymne à la cuisine chinoise traditionnelle.
difficile de passer à côté de cette scène de Shaolin Soccer : le Tai Chi brioche. C'est drôle, succulent et inventif
En passant par les Dramas
Je vais m'intéresser à une excellente série japonaise Osen servie par la merveilleuse Yu Aoi. Série courte, 10 épisodes de 50 mn, son thème est nostalgique sans être passéiste. Ezaki Yoshio est un jeune homme désirant travailler
dans un restaurant traditionnel en tant que cuisinier. Quand il était
encore un enfant, l'Okami (propriétaire) du restaurant Isshouan lui avait dit qu'elle l'embaucherait quand il serait prêt. Mais lorsqu'Ezaki se présente à Isshouan, l'Okami n'est plus la même : en effet, la nouvelle propriétaire n'est autre que sa fille, Osen, qui est aussi jeune que lui. Bien qu'elle soit très tête en l'air et grande buveuse de saké dès
l'aube, elle a des très grandes connaissances en ce qui concerne la
gastronomie, la céramique et la calligraphie. Ezaki, embauché par la jeune femme, va alors travailler dans un univers où la modernité est totalement inexistante. Il ne faut pas croire que l'oeuvre est réactionnaire. C'est plutôt un hommage aux traditions japonaises à travers la cuisine, le mode de vie. Ce qui frappe dans cet anime c'est la douceur des épisodes, toujours très drôle, très beau et qui donne terriblement faim. L'un de mes scènes préférées se trouvent dans l'épisode 1 quand la jeune Yu Aoi affronte une présentatrice d'émission télé culinaire adepte de la pure modernité. A la 37è minute Yu Aoi découvre le four à micro-ondes...
Les anime/dessin animés : no limits
Ceux qui ont moins de 30 ans ne ressentiront pas le frisson de l'évocation de ces titres qui ont bercé mon enfance et qui avec le recul du scientifique émérite en dise long sur la folie des scénaristes des années 80-90. Si vous pensez que Dragon Ball, les Chevaliers du zodiaque ou Ken sont over the top, vous ne connaissez pas le petit chef, Mister Ajiko en VO. Le résumé (du site animeka) est assez simple : Gaspard Savoureux est le plus grand gastronome du pays. Celui qui
se fait appeler Son Excellence est aussi le fondateur d'une association
regroupant les meilleurs chefs des plus grands restaurants.
Alors qu'il est en tournée d'inspection, l'intransigeant M. Savoureux
s'arrête devant un petit restaurant familial où il rencontre un jeune
homme du nom de Thomas. Surprise, ce garçon est celui que son
chauffeur a manqué écraser quelques minutes auparavant ! Ce petit gars,
fan de skateboard, est surnommé Petit Chef depuis qu'il a pris en main
la cuisine du restaurant suite à la disparition de son père. De façon un
peu présomptueuse, Thomas promet au vieux gastronome de lui faire
gouter les meilleurs croquettes de viande qu'il n'a jamais mangé !
Gaspard Savoureux, conquis par ce petit bout d'homme, va inviter Thomas à
le rejoindre afin qu'il se mesure aux meilleurs chefs mondiaux et
réalise le rêve de son père : devenir un grand chef. Première pépite de la VF, le nom du gastronome !!! Une parodie québecoise n'aurait pas mieux trouvé. Seconde pépite : les effets de la cuisine sur le corps humain. Un exemple le concours de spaghettis. On se croirait à la fin du combat entre les chevaliers du zodiaque et un chevalier d'or qui vient de les expédier à l'autre bout de la galaxie.
Et que dire de samouraï Pizza cats !!! déjà à l'époque je trouvais le concept à la limite. Des samouraïs livreurs de pizzas, une voix off tiré d'un documentaire connaissances du monde, la sensations que les japonais nous livraient leur interprétation des Tortues Ninja en ne conservant que la Pizza sur fond de techno-médiéval Japon !! Le pire c'est que c'est tellement assumé que le dessin animé en devient drôle, WTFuckesque abolu., follement inventif.
haha excellent j'ai beaucoup "riz" !! ;-)
RépondreSupprimerbien l'émission "j'apprends à donner la gastro à la maison en luttant contre les dangers invisibles cachés au coeur de la casserole"