A redécouvrir

les shindler Japonais

Ce n'est pas le moindre paradoxe du Japon des années sombres de la seconde guerre mondiale. Tout en menant une colonisation de force en Corée et à Taïwan, en imposant par la plus brutale des répressions sa mainmise en Chine, en commettant un liste sans fin de crimes de guerre et en promouvant le droit naturel du peuple japonais de dominer l'Asie, le Japon n'a pas adhéré aux visées exterminatrices de son allié nazi.
cimetière juif de Tianjin
Le pays n'était pas imperméable à la propagande antisémite. Ainsi le plan Fugu (nom d'un poisson toxique s'il est mal cuisiné) envisageait d'attirer dans l'Etat du Manchoukouo un maximum de réfugiés juifs d'Europe de l'Est parce que certains nationalistes japonais influencés par le brûlot antisémite et diffamatoire Le Protocole des Sages de Sion pensaient que les Juifs possédaient énormément d'argent ainsi qu'une influence politique presque surnaturelle. Cependant cet antisémitisme resta au stage des stéréotypes. Une nombreuse communauté juive s'installe à Kobé puis à Shanghai. Les communautés pouvaient exercer librement leur religion. Jamais le Japon n'accepta de livrer les populations juives réfugiées aux Nazis (dont ils jugeaient la politique d'extermination absurde). Au mieux sous pression allemande, ils obligèrent les Juifs à s'installer dans un quartier spécifique de Shanghai en 1943, un "ghetto" où la vie est dure (comme dans toute la ville occupée par les Japonais)  mais non clôturé, non séparé du quartier chinois et où ils peuvent exercer librement leur religion. A noter que les victimes juives dans la Chine occupée par le Japon ne l'ont jamais été pour des causes religieuses
  • Simon Kaspé: un juif russe de la ville de Harbin fut assassiné par des fascistes russes
  • Le ghetto de Shanghai fut bombardé par l'aviation alliée qui volait y détruire un émetteur radio
Il existe même au Japon deux authentiques fonctionnaires méritant le titre de Shindler japonais. Le plus connu se nomme Chiune Sugihara,  diplomate stationné en Lituanie qui distribua des milliers de visa touristes aux Juifs d'Europe de l'Est (peut être 6 000 personnes échappèrent aux nazis) en outrepassant les ordres de sa hiérérchie ; en 1986 il reçoit le titre de Juste parmi les nations. 

Mémorial en l'honneur de Sugihara à Vilnius

Plus méconnu et mystérieux est le cas de Tatsuo Osako. Fonctionnaire au ministère des touristes étrangers, il n'a jamais révélé son action en faveur des Juifs.  C'est par hasard que son passé a été découvert grâce à son journal. Une série de clichés y figurent portant de nombreuses annotations comme "mon bon souvenir à mon camarade Tatsuo Osako" ou le montrant en compagnie de juifs en fuite. Sa fonction était officiellement de vérifier les papiers et visas touristiques des réfugiés juifs en transit en Vladivostock et le Japon et à  ce titre Il effectuait tous les 15 jours la traversée. Officieusement il travailla avec les association juives américaines pour faire passer de l'argent et des papiers à tous les réfugiés et à faciliter leur entrée à Kobé même lorsque ces documents manquaient.


Je laisserai le mot de la fin à Chiune Sugigara qui  répondait ainsi A ceux qui lui demandèrent après la guerre  pourquoi il avait aidé ces personnes, il répondit "« Même un chasseur ne peut tuer l'oiseau qui vole vers lui en cherchant un refuge ».

Commentaires