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la nuit la plus longue du Japon : le 14-15 août 1945

Kenji Hatanaka
" Je n'ai rien à regretter maintenant que les nuages noirs ont disparu du règne de l'empereur". Telles sont les dernières paroles du major Kenji Hatanaka le 15 août avant de se tirer une balle dans la tête.

La nuit précédente il a réussi à prendre d'assaut le palais impériale à la tête d'un groupe de jeunes officiers fanatiques. En effet la deuxième bombe atomique sur Nagasaki et l'entrée en guerre de l'URSS contre le Japon ont fini de convaincre l'empereur et son gouvernement d'accepter la déclaration de Postdam du 26 juillet stipulant que " Le Japon est sommé de se rendre sans condition sans quoi il subirait une rapide et grave destruction. Le territoire de l'Empire du Japon est limité aux quatre îles principales et aux quelques petites îles limitrophes ; les gains territoriaux antérieurs à 1937, que sont la Corée, Taïwan et le Manchukuo, sont libérés de la tutelle nipponne. La reddition complète des forces armées est exigée ainsi que l'abdication de l'empereur Hiro-Hito." 

Le processus aboutissant à la capitulation fut difficile non à cause du contenu de la déclaration (qui reprend presque intégralement la déclaration interalliée du Caire de 1943) mais de la pression de l'armée. Ainsi le 28 juillet le nouveau premier ministre Kantaro Suzuki (qui a remplacé Tojo en avril 1945) déclarait à la presse de l'archipel qu'il ignorait cette déclaration de Postdam pour apaiser les extrémistes de l'armée. Ce sont ainsi moins les bombes atomiques que l'entrée en guerre de l'URSS, la disparition d'un médiation russe qui ont fini par emporter la décision de cesser les combats.

Le 10 août la conférence secrète aboutit à la capitulation, le 13 août radio Toyko annonce que le Japon devrait dans un futur proche capituler. L'agitation gagne alors très vite l'armée qui se divise sur l'attitude à suivre.   Les officiers le plus âgées menés par Korechika Anami le ministre de la guerre homme plus influent que le 1 er ministre signent la  déclaration approuvant le choix de l'empereur au nom de l'obéissance de l'armée au trône impérial "L'armée agira conformément à la dernière décision impériale". De façon très étrange le ministre de la guerre se suicide après cette déclaration laissant cette notre " " Je  -avec ma mort - m'excuse humblement à l'empereur pour le grand crime ", parle-t-il de la guerre ou du futur coup d'Etat. En effet un groupe de jeunes officiers menés par Kenji Hatanaka, Jiro Shiiazaki, Masataka Ida, Masahiko Takeshita  (le beau-frère du ministre de la guerre), Inaba Masao ( et Okitsugu Arao ) s'était adressé  au ministre de la guerre pour qu'il fasse pression pour stopper l'acter de capitulation. Devant son refus, les comploteurs décident d'user de la force. Le projet n'est pas de renverser l'empire mais en s'emparant  du palais d'amener l'armée à se révolter et ainsi de chasser du gouvernement la faction favorable à la capitulation. En parallèle un deuxième groupe de rebelles mené par le capitaine Takeo Sasaki doit se rendre à Yokohama pour assassiner le premier ministre Suzuki et le président du conseil privé Hiranuma Kiichiro.

 L'attaque du palais impérial est un succès. Encerclé il est pris par les rebelles à 1 heure du matin. 18 personnages sont capturés, deux sont tués parce qu'ils refusent de rejoindre les comploteurs (Takeshi Mori le commandant de la 1ère division de la garde impériale et Michinori Shiraishi). A Yokohama en revanche, les deux cibles prévenues et méfiantes échappent aux balles des assassins. Dans le palais le succès initial se transforme très vite en impasse. Les rebelles ne parviennent ni à mettre la main sur l'enregistrement du discours de capitulation de l'empereur ni sur le ministre de la maison impériale ni sur le Gardien du sceau privé du Japon (le ministre de l'intérieur). De plus l'armée ne les suit pas et des troupes entourent le palais avec pour mission de désarmer les rebelles. Isolé, incapable d'accéder au studio de radio de la NHK, Kenji Hatanaka accepte de déposer les armes et de quitter le palais. La plupart des meneurs choisira de se faire seppuku.

La 15 août radio Tokyo diffuse le discours de l'empereur annonçant la capitulation. Quelques mouvement sporadiques à la capitulation agiteront le Japon :
  • le 18 août 2 avions américains sont attaqués par 14 chasseurs japonais
  • 24 août : plusieurs dizaines de jeunes appelés les « volontaires de l'armée impériale » se soulèvent à Matsue et attaquent plusieurs bâtiments officiels pour protester contre la capitulation
File:Matsue riot incident.jpg
Soulèvement de Matsue



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