Tout est parti d'une visite au Leeum samsung museum of art de seoul (OMA) et de ce commentaire lapidaire sur la grande galerie : "c'est le pire lieu au monde". Cette déclaration n'a pas dû plaire aux coréens d'autant qu'elle émanait d'un photographe japoanais Hiroshi Sugimoto. Invité du prestigieux musée coréen dans le cadre d'une rétrospective de son oeuvre, la première en Corée, le photographe célèbre pour ses photos en noire et blanc très contemplatives notamment de paysages marins, n'a pas mâché ses mots. L'objet de son "courroux" est le choix de l'architecte du musée de couper en deux la grande galerie par un escalator même si par ailleurs il est très satisfait de l'exposition dans son ensemble.
Ne se limitant pas à une simple critique, l'artiste a décidé de s'atteler avec l'aide de trois jeunes architectes de Tokyo à un nouveau projet : concevoir un musée idéal. C'est sur la côté de la préfecture de Kanagawa que son projet va prendre forme. Il faut noter que les questions de scénographie/muséographie l'ont toujours questionné. En 2011 il publie un guide pour le monde de l'art notant à l'aide d'étoiles (de 1 à 5) et critiquant des musées de par le monde naviguant de Renzo Piano à Jean Nouvel. Il écrit ainsi que son musée idéal est de forme simple (proche du Kunsthaus Bregenz de Peter Zumthor, musée 5 étoiles). Au contraire il doit éviter de s'inspirer du musée royale de l'Otario à Toronto où dixit le photographe il n'y a pas de murs internes pour accrocher mes oeuvres évoquant ici les murs intérieurs inclinés.
A quoi ressemblera ce nouveau musée dénommé fondation d'art Odawara et qui accueillera une centaine de photographie de la série paysage littoral?
Un portail en bois d'origine datant du XVè siècle constitue l'enveloppe extérieur du complexe. Une grande cour sera présente rappelant les anciens palais ou sanctuaire du Japon médiéval. Le bâtiment d'exposition est de forme simple, un long cube au toit plat dont les murs seront entourés d'une paroi de verre reflétant le paysage alentour. Un effet land art assumé par son créateur. A l'un de ses extrémités ce cube se terminera par une plateforme s'ouvrant sur la mer. A l'intérieur une salle d'exposition unique de 100 mètres de long parfaitement lumineuse. Pour inscrire son musée dans le paysage, il lui adjoint un salon de thé contemporain, un théâtre en plein air face à la mer ainsi qu'un tunnel de 70 mètres à partir du quel le lever du soleil sera visible à l'occasion du solstice d'hiver. L'objectif est de lier le complexe à notre culture ancestrale.
Passage à la réalisation ambitieuse pour ce photographe de 66 ans qui toujours friand de bonne formule déclare : "ce musée sera ma garantie financière. Si je deviens trop vieux ou trop handicapé, je pourrais toujours y aller, m'asseoir et photographier l'océan".
Commentaires
Enregistrer un commentaire