Il s’agit d’un aspect encore mal connu de la seconde guerre
mondiale : les programmes atomiques des forces de l’Axe. Les Etats-Unis
n’ont pas été les seuls à lancer leur programme Manhattan. Allemande et
japonais se sont aussi lancés dans la course avec des fortunes diverses.
Au Japon c’est le physicien Yoshio Nishina correspondant de
Niels Bohr qui dirige le programme militaire. L’objectif était d’enrichir l’uranium
obtenu en Chine, Birmanie et Corée afin d’obtenir de l’Uranium 235.
En parallèle le professeur Bunsaku Arakatsu
mène les recherches sur l’énergie nucléaire, la seule selon la marine japonaise
à pouvoir mettre le pays à l’abri du blocus américain. Si une rumeur fausse
affirme qu’un essai d’engin radioactif a eu lieu à Konan en Corée, en réalité
le programme japonais n’a jamais dépassé le stade des recherches théoriques par
manque de moyens et de temps.
En Allemagne la situation est bien différente car le pays
est à la pointe de la recherche. En janvier 1939, Otto Hahn (Prix Nobel de
chimie 1944) et ses collègues observent, pour la première fois, la fission d'un
noyau d'uranium, point de départ de la course à laquelle se livreront les
grandes puissances. Puis, en avril et juin, des réunions commencent, jetant les
bases de l'organisation future de la recherche pour domestiquer l'énergie de
fission. En décembre, Werner Heisenberg (Prix Nobel de physique 1932), père
de la mécanique quantique, rend un rapport qui identifie les obstacles à
franchir : enrichir le minerai naturel d'uranium, identifier et fabriquer un
modérateur et trouver un design efficace pour une machine destinée à entretenir
les réactions en chaîne. Un test aurait même eu lieu le 3 mars 1945 sur le site
militaire d'Ohrdruf, en Thuringe. Mais par résistance passive des chercheurs
allemands et à cause de l’extrême désorganisation du projet disséminé entre
plusieurs bureaux, l’Allemagne n’a pu (heureusement pour les démocraties) se
doter de l’arme atomique.
Néanmoins dès 1943 le général japonais Kawashima demanda de
l’aide technique et de l’uranium
à son allié
qui accepta. Ainsi 3 sous-marins japonais l’ I-8, I-29 et I-30 tentèrent le
voyage mais seul l’I-8 arriva au Japon. 7 sous-marins allemands essayèrent dans le même
temps de rallier le Japon mais grâce à l’espionnage allié des communications, 3
furent détruits à l’aller. 3 seulement arrivèrent au Japon livrant des pièces détachées
d’armement et 2 tonnes d’oxyde d’uranium. Reste le cas du dernier l’U 234. Il
transportait un vrai trésor : le chasseur à réaction Me-262 en pièce
détachée, le missile antinavire HS-239, les plans de la fusée à longue portée Amerika,
80 cylindres doublés en or transportant 560 kg d’uranium enrichi et un
scientifique Heinz Schlicke inventeur de la fusée de proximité infrarouge,
mécanisme nécessaire pour faire exploser une bombe atomique. Le sous-marin
appareilla de Norvège le 15 avril et le 10 mai capta l’ordre de reddition de
l’amiral Dönitz. Le capitaine annonça aux alliés son intention de faire route
vers les côtes américaines où il fut pris en charge par le destroyer Sutton.
C’est ainsi qu’en grand secret les 560 kg furent transportés à Los Alamos
permettant au projet atomique américain de doubler son stock d’uranium lui permettant
de
fabriquer deux bombes
atomiques !!
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