A redécouvrir

l'architecture et la reconversion

Que faire de notre ancien patrimoine industriel ? le détruire c'est nier son influence culturelle et son importance dans notre histoire. Le détruire c'est payer pour démolir et payer pour construire comme l'explique très bien Jean Nouvel. La reconversion des usines, des fabriques propose quelques un des axes les plus fascinants de l'architecture récent. Plusieurs projets illustrent cette renaissance de notre  paysage industriel au service d'un urbanisme maîtrisé. Intéressons nous au projet de logement.


On l'oublie souvent, la métropole lilloise fut au XIXè et début XXè siècle un pôle essentiel de l'industrie textile : coton à Lille, laine à Roubaix-Tourcoing, lin à Armentières. Si de ce passé glorieux n'ont subsisté que quelques entreprises et école spécialisées, les villes portent encore les nombreuses traces de cette activités. On note ainsi une renaissance de ces villes du Nord à travers vaste politique de logement autour de la reconquête de ces "friches". Retour sur quelques projets phrare autour de la ville.

 Il y a un style très particulier et esthétiquement réussi qui se dégage dans toute la métropole. La conservation en extérieur des façades des usines, fabriques en brique rouge. Fascinante couleur qui ajoutée au boiserie du vieux Lille, à la lumière du Nord, offre un charme unique en France. Les façades ont subit de légères retouches, des ouvertures, des renforcement en privilégiant, de l'acier mais rarement du béton. Ainsi le passé est conservé tandis qu'à l'intérieur sont construits d'incroyables lofts modernes, spacieux

Voici le Mixt à Roubaix programme lancé dans une ancienne fabrique de Bonneterie de la fin du 19ème siècle. Le projet consiste donc à préserver et revaloriser ce patrimoine existant. Afin d’apporter un maximum de lumière dans les futurs logements, les arcatures côté rue ont été entièrement vitrées et des ouvertures sont créées côté jardin dans un mur aveugle à l’origine. De larges terrasses et balcons en bois exotique avec garde-corps caillebotis viennent agrémenter les logements et animer la façade arrière. Six jardins individuels sont créés. Ces 30 lofts sont décomposés en lots de surfaces allant de 65m² à 166m². A noter la conservation des toits en dents de scie offrant aux terrasse de merveilleux points de vue.


Toujours à Roubaix, un autre projet, la reconversion de  L’usine Allart-Rousseau – Compagnie générale des industries textiles est fondée en 1849. Elle comprenait des ateliers de lavage de laine, et surtout le premier peignage de laine mécanisé de Roubaix. Après de multiples agrandissements, elle devient une usine aux proportions impressionnantes qui s’étend jusqu’au canal de Roubaix. Si une seule petite partie a été conservée, le loft constitué est magnifique, né de l'imagination des ses propriétaire parisiens nostalgiques du style haussmanien. On voit tout l'intérêt de ces usines : les grands espaces intérieurs sans mur permettant toutes les recompositions. Contrastant  avec le rouge de la façade, les grands murs accentuent cette sensation de liberté.



 
Petit tour dans le Vieux Lille, une des plus belle opérations de reclassement sur lequel je reviendrai bientôt. Ici une usine avec conservation de cheminée au coeur des façades flamandes et  colorées typiques de ce quartier.





Finissons par le projet Armagnac à Bordeaux avec entre autre Jean Nouvel à la baguette. Une ancienne zone industrielle occupait une situation intéressante à deux minutes de la gare avec en son centre l'ancienne usine/fabrique. Nous avons ici la conjonction d'un réhabilitation architecturale et paysagère. En effet à l'Est de l'immeuble a été créé un jardin public composé de fleurs et de plantes de saison tandis qu'à l'Ouest ont été plantés des arbres servant de filtre entre les logements et les maisons du voisinage. Cela a été rendu nécessaire par l'utilisation pour les logements de murs de verre pour les murs Ouest et de baies vitrées ouvrant sur le jardin à l'Est, un choix esthétique intéressant mais qui nécessitait de préserver l'intimité des intérieurs. Notons que les architectes ont choisi de conserver l'ancienne forme du toit en dents de scie, clin d'oeil au passé certes mais qui protège aussi des coups de vent d'Ouest tout en offrant une nouvelle possibilité d'admirer la vue. 


Pour ceux qui voudraient aller plus loin, un très  joli livre propose une plongée dans les lofts lillois.

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