Le durable est devenu l'alpha et l'oméga des projets architecturaux actuels. Au de-là d'un effet de mode jumelé à un sens des affaires décomplexé, regardons d'un peu plus près les pistes sérieuse de la nouvelle construction.
Immeuble-centrale énergétique.
On ne saluera jamais assez la contribution de Jérémy Rifkin, économiste, essayiste américain qui s'est concentré sur la notion de cohésion sociale à travers le travail, l'organisation politique et l'inconscient ainsi que l'idée de développement symbiotique entre l'Homme et le vivant. Son 3è ouvrage La troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l'énergie, l'économie et le monde propose un programme clair de co-gestion énergétique basé sur la fin des monopoles, l'autonomie des structures et l'interactivité du réseau où chacun devient client et fournisseur en s'appuyant sur le fonctionnement de l'internet 2.0. De l'essai à la construction il n'y a qu'un pas déjà franchi comme le montre les innombrables projets d'immeuble "durable". Il ne s'agit pas ici de parler des techniques permettant aux immeuble de consommer moins d'énergie, de dégager moins de CO2 mais de la seconde phase permettant aux immeubles d'être autonomes et de produire de l'excédent intégré au flux global. Le symbole a été le pavillon de la Chine, à l'exposition universelle de Shanghai disposant du plus grand toit de panneaux solaires même si l'on peut se demander l'avenir de ce projet au-delà du coup médiatique. Plus intéressantes sont les esquisses des immeubles du grand Paris dont la structure associée des techniques passives d'économie d'énergie (exposition, isolation...) et active autour d'une mixité énergétique : solaire, éolien par exemple. Logement intelligent, bâtiment public également comme le montre les multiples projets lancés aux Etats-Unis et en Chine, les deux plus grands pollueurs du monde :
- green tower à Miami s'appuyant sur la richesse naturelle de la Floride : éolienne, panneau solaire et chauffe-eau solaire.
- Lycée Kyoto près de Poitiers. Inauguré en 2009, il se présente comme le premier lycée d'Europe fonctionnant aux énergies renouvelables : panneaux solaires, unités de chauffage aux huiles végétales, captation de l'énergie d'un incinérateur voisin, atrium bioclimatique, récupération de l'eau.
- SIEEB Sino Italian Ecological Energy-Efficient Building à Beijing. Né d'une collaboration entre le ministre de l'environnement et le ministre des sciences, le bâtiment présente un double système de capture du soleil. Des panneaux solaires verticaux disposés en terrasse captent l'énergie solaire, des murs en verre et des persiennes pivotantes distribuent la lumière et régulent le flux lumineux tandis que la façade nord est plus isolée et plus opaque pour limiter l'impact des vents du nord. La
chaleur récupérée est utilisée pour l'eau chaude, le chauffage en
hiver et combiné avec les refroidisseurs à absorption pour le
refroidissement en été. L'air
conditionné est dispersé par la ventilation. Température
et l'éclairage des pièces sont commandés par capteur pour réduire la
consommation d'énergie lorsque les pièces sont inoccupées.
Immeuble dépolluant.
Moins médiatisées que les structures précédentes, ces technologies s'appuient sur les avancées des nanotechnologies et sur les connaissances des capacités naturelles dépolluantes des plantes. Ainsi intégrées aux structures passives des bâtiments, les architectures jouent à la fois sur les matériaux, sur la végétation et sur les surfaces libres. Ils visent à purifier l'air en éliminant les gaz, les polluants chimiques et l'ensemble des produits toxiques créés par les matériaux classiques du BTP.
Première technique : les jardins suspendus. Très répandus, ils participent au filtrage des gaz toxiques générés par la ville. Historiquement, elles ont été développées dans les pays nordiques
puis adaptées au Sud. Leur impact environnemental et en particulier
énergétique est essentiel car les toitures végétales permettent :
- d’améliorer le confort thermique l’été,
- de réduire le problème des îlots de chaleur
- de protéger la membrane d’étanchéité,
- de réguler les eaux pluviales en ralentissant les écoulements, donc de limiter les risques d’inondations
- de filtrer l’eau et l’air, en fixant les particules en suspension
comme les poussières et substances polluantes (dioxyde de souffre, oxyde
de souffre…),
- d’améliorer l’isolation acoustique,
- d’améliorer le bilan carbone (effet de la photosynthèse),
- d’apporter des améliorations en matière de biodiversité et d’esthétique urbaine.
Le
Japon est à la pointe dans ces constructions, comblant ainsi son
problème de manque d'espace vert et de maladie respiratoire.
Deuxième technique : le Mur végétal. A la gare de Pérrache à Lyon, la façade extérieure du parking en silo est
recouverte de végétation. Un revêtement esthétique pour ce bâtiment de
béton, mais pas seulement. Ce mur végétal de 590 m² possède aussi des
vertus dépolluantes et sert de test grandeur nature à une nouvelle
technologie mise au point par l’entreprise lyonnaise Canevaflor. L’air
vicié du parking est aspiré, pulsé dans le support de culture des
plantes, filtré et consommé par des bactéries particulièrement
gourmandes qui s’y développent et rejeté, dépollué, dans le parking.
Troisième technique : un ciment capable de détruire la pollution atmosphérique !!!
Commercialisé depuis plusieurs années, ce matériau a déjà permis
l’apparition, en France, de bâtiments autonettoyants et de routes
dépolluantes capables de transformer les gaz nocifs (oxydes d’azote,
benzène, toluène…) en composants anodins. Ce tour de passe-passe se
fonde sur le phénomène naturel de la photocatalyse : en profitant des
énergies naturelles que sont la lumière (les UV du soleil), l’eau et
l’oxygène de l’air, les catalyseurs (ici l’oxyde de titane) incorporés
au béton peuvent décomposer les substances présentes dans l’atmosphère
et les rendre totalement inoffensives par une réaction chimique
d’oxydo-réduction.
Quatrième technique : le mur qui purifie l'air. La structure contient du dioxyde de titane qui produit de l'eau et du dioxyde de carbone à partir du smog de la ville. Accolé à un hôpital c'est une solution d'avenir pour cette métropole éouffée.
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