A redécouvrir

la double leçon du 6 septembre 1976...

En ce jour de septembre 1976, l'aéroport civil d'Hakodate est le théâtre d'un étonnant spectacle. Un étrange appareil inconnu est en approche à basse altitude totalement invisible sur les écrans radar. Il amorce sa descente ignorant qu'un avion civil est en phase de décollage. Son pilote remet les gaz, esquive l'avion, se repositionne et se pose enfin dépassant la piste de plusieurs dizaines de mètres. Une silhouette émerge du cockpit et tire plusieurs coups de feu en l'air pour attirer l'attention des autorités. Il s'agit du pilote Viktor Belenko qui vient de fuit l'URSS. 

Ce n'est pas la première fois qu'un pilote fuit le bloc de l'Est : 2 polonais avaient déjà fait défection en 1953 ainsi qu'un nord-coréen la même année. En revanche c'est la première fois qu'un russe trahit son camp et qui plus est aux commandes d'un avion inconnu des occidentaux : le mig 25. 
A l'époque l'avion est redouté. Très rapide, premier avion à atteindre mach 3, il est capable de maintenir cette vitesse à plus de 20 km d'altitude. Il donne des sueurs froides à l'Etat major de l'US Air force qui imagine ses bombardiers en haute altitude livrés à ce chasseur et ses propres avions de chasse distancés. Or avec la défection de Belenko les Américains vont le décortiquer. Sa vitesse est prodigieuse et pour cause : elle a  été développée en réponde à un projet américain de bombardier trisonique le XB-70 abandonné depuis. Si sa vitesse pure et sa vitesse ascensionnelle sont imbattables, il est peu maniable en combat et se retrouve dès lors cantonné à des missions de reconnaissance. Menace exagérée, elle n'en conduit pas moins les Etats Unis à accélérer le programme du F 15 redoutable chasseur-bombardier qui va assurer à l'US Air force une maîtrise de l'air et prendre le dessus sur les MIG lors des conflits du Moyen Orient. 

Au Japon la nouvelle fit l'effet d'une bombe. Pendant 900 km le pilote russe a pu naviguer sans être inquiéter le moins du monde par les forces aériennes d'autodéfense et a pu disparaître des radars à basse altitude. Son objectif était d'atterrir sur la base militaire de Chitose mais la mauvaise météo et le manque de kérosène l'obligèrent à choisir une autre destination. L'odyssée révéla une faille dans la défense japonais pourtant largement modernisée et dirigée contre l'URSS mais incapable de suivre des avions à basse altitude. Le Japon décida de passer commande de nouveaux systèmes de radar aéroportée auprès des Etats Unis : des awacs. Optant d'abord pour des avions E-3 sentry awacs, le Japon se rabattit suite aux difficultés de commande sur des  E-2 Hawkeye qui furent au début 1991 remplacés par des Boeing E-767 Awacs au nombre de quatre.



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