Coup de projecteur sur un jeune
architecte (43 ans) et designer japonais dont la popularité de cesse de croître :
Jun Igaraishi.
Diplômé de l’institut d’architecture
d’Hokkaido en 1996,
Il monte son cabinet
en 1997. Il a très vite été repéré et récompensé par ses pairs
- 2004 : Primé par l’institut japonais des
architectes pour ses logements à Hokkaido
- 2007 : prix d’excellence d’architecture
environnementale de l’institut japonais des architectures pour
- 2009-2001 : Grand prix de l’institut
japonaise d’architecture section résidence
On notera
aussi dans a biographie express un prix
pour son théâtre temporaire lors du festival de théâtre contemporain d’Osaka
en 2004 et des récompenses internationales
- 2004 : primé au Canada pour son design vert
- 2006 : primé lors des récompenses
américaines du design en bois
Comment qualifier le style de l’homme,
la réponse en 5 points
Partout : les projets menés par son cabinet montrent
une volonté de repousser les limites de son art en construisant là où personne
n’aurait songé à le faire. La House M se
dresse au cœur d’un dense tissu urbain, accolée à un bâtiment industriel. La House O, la Case s’étendent sur des
parcelles étranges. La première coincée entre une route, une colline et une
forêt, la seconde semble coincée au bout
d’une zone pavillonnaire. La House
of Trough (maison du creux) relève un pari
encore plus fou car sur son façade Sud
elle jouxte une décharge d’objets métalliques. Défi permanent des constructeurs
japonais, exploiter la moindre parcelle d’espace
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House of Through |
Hokkaido : le style des différentes maisons rappellent
la grande île du Nord où l’architecte a fait ses études. Prédominance du blanc,
omniprésence du bois et recherche absolue de la lumière.
Que ce soit la maison du creux, la maison
O,
la maison polyphonique, difficile de
ne pas retrouver les espaces enneigés et apaisants du Nord du Japon.
De même l’usage, le positionnement des
escaliers dans la Case par exemple crée à la fois un effet de vertige rappelant
les montagnes de l’île et la sensation de grimper au sommet d’un arbre.
Harmonie : dans les exemples cités précédemment, on
retrouve une constante : un environnement peu propice à la contemplation
esthétique. C’est donc à l’intérieur que se développe la créativité. La pâte de
Jun Iraishi c’est de construire des volumes internes harmonieux. L’intérieur de
ses créations se caractérise par l’ouverture, l’absence de portes, la facilité
de naviguer et la rupture de la notion d’échelle. Prenons l’exemple de la House
of Trough : l’ouverture interne multiplie les points de vues, la construction
en palier redéfinit l’idée d’étage, de rez-de-chaussée : vous être à la
fois en hauteur et au niveau du sol. D’où l’idée d’une maison en creux, que l’on
travers par la sensation. Effet encore plus fort à l’intérieur de la Case.
Modulaire : le choix géométrique se porte vers des
bâtiments style boite. Boite simple (Case, maison polyphonique, rectangle of
light) qui laisse toute liberté pour agencer l’espace interne. Dans le cas de la maison de lumière, l’espace au sol est petit mais l’espace de vie est grand
grâce à la conception originale des étages : un sol en bois auquel on accède par des échelles sans
barrière. Simple en façade, riche et complexe à l’intérieur comme pour la case.
L’autre tendance c’est d’assembler
plusieurs petites boites. Prenons deux exemples : la Maison O ou le
corridor des déchets (pardon pour le nom). Les structures se déploient comme
une toile d’araignées faite de cubes. Chaque boîte a une hauteur différente
pour correspondre au mieux à la fonction de la pièce, tandis que les pièces se
connectent les unes aux autres grâce au corridor. Conception tentaculaire elle
libère ses espaces invisibles, des jardins/cours renforçant l’immersion des
habitants. A noter que ce style n’est
pas réservé qu’aux seules habitations : la signal barn (grange du signal),
structure en bois située en plein carrefour a été bâtie selon le même principe
de boites agglomérées.
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house of light |
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house of light : intérieur |
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Maison O |
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Maison O : plan |
Intimité : bâti dans des environnements esthétiquement
imparfait, c’est vers l’intérieur que le regard doit se tourner. L’espace
privatif reprend ici tout son sens : intime, privilégié, il limite ses interactions avec l’extérieur. L’extraordinaire habileté de l’architecte consiste à inventer des intérieurs qui
échappent au premier regard offrant d’intéressant parcours visuel. A noter que l’on retrouve cette notion de
parcours dans le projet d’espace public Farm Tomita Project.
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