Film C'est arrivé près de chez vous" (Leçon d'urbanisme...)
Troquons les graphiques pour les tables de dessin et les
équations pour de la géométrie !! La
crise, jeune crise de 5 ans aurait dit Coluche, semble avoir anesthésié toute
innovation intellectuelle. Austérité, rigueur et compétitivité pour retisser le
lien social, le nouveau credo pour redresser la confiance des ménages.
L'économie fonctionne par la confiance et quoi de mieux pour la générer que d'investir dans nos paysages. L'architecture a toujours été tiraillée entre le fonctionnel et l'esthétique ; le rapide et le durable. Elle a beaucoup tenté, beaucoup raté (le grand enjeu des travaux urbains dans les métropoles français vise en partie à gommer les choix esthétiques maladroits des décennies 1960-1980 illustrés par le Palais qui mériterait un "d" de Justice de Lille)
et beaucoup appris. Aujourd'hui tout concorde pour faire du fonctionnel esthétique, pour faire des structures impressionnantes tout en restant légères, pour intégrer davantage le bâtiment dans son environnement. Il existe une école au Japon à Maihara dont le plafond composé de formes triangulaires a été conçu pour stimuler l'esprit des enfants ; un établissement de réhabilitation psychiatrique à Date toujours au Japon est construit en associant des cubes générant à la fois le confort d'une maison familiale et l'imprévisibilité d'une artère urbaine. La thérapie par l'espace est une donnée ancienne dans l'histoire de l'humanité. Elle a donné les chefs d'oeuvre de luminosité et de bien être de l'urbanisme antique et le cauchemar étouffant des villes totalitaires.
L'architecture a les clés de notre sortie de crise culturelle. Restaurer, démolir, réaménager nos établissement scolaires est un des axes nécessaire à notre refondation de l'école. Les débats des rythmes scolaires importent moins que le bien être ressenti à rester à l'école. Le miracle des campus américain réside dans cet espace où étudier se conjugue avec laisser filer le temps. Les lycées/collèges réussissant le mieux ont intégré cette dimension environnementale mais ils sont rarement dans les zones sensibles. Le projet du grand Paris répond à cette interrogation : comment casser l'image de nos banlieues délaissées, enclavées et repoussantes.
Il y a quelques années télérama publiait cet article célèbre : halte à la France moche. Il n'y a rien de pire que lorsque une société abandonne toute ambition esthétique paysagère au profit du fonctionnel. Nous tissons un lien charnel avec notre espace et en France il a été émoussé au sein des espaces urbains. La vague de transformations urbaines en France menées depuis 10 ans remet l'architecte au centre du système, l'audace visuelle au premier plan. Du Musée Louvre II à Lens, de la place de la Brèche à Niort en passant par le miroir d'eau de Bordeaux, la France découvre que Dubai, Pudong n'ont pas le monopole de la créativité.
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