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Après leurs examens, les élèves de Yuei accompagnés d’All Might se rendent pour souffler sur I-Island. L’île paradisiaque abrite les plus avancés labos de recherche sur les pouvoirs héroïques et accueille t une grande exposition sur les nouvelles technologies au service des héros. La bande de Yuei compte bien profiter du cadre pour goûter des vacances méritées. Mais une bande de criminels attaquent et prend en otage des scientifiques. Parmi ceux- David Shield, brillant cerveau et ami d’All Might.
Le scénario de My hero academia : two heroes constitue
une des premières surprises de ce fil. En effet cette aventure se situe entre
les saisons 2 et 3 de l’anime et a été spécialement écrite pour le film. La difficulté du projet consiste à trouver un
juste équilibre entre plaire au fan et être accessible à des non connaisseurs.
Il le trouve par une astuce narrative : raconter deux histoires. La
première s’intéresse à l’attaque de l’île et à l’interposition de All Might et
des héros. Si ce qui est raconté est parfois prévisible, tout s’enchaîne avec
fluidité et est compréhensible par les non spécialistes de la série. D’autant
plus que le choix de centrer le début du film de l’histoire sur All Might
clarifie les enjeux. Tout l’univers se découvre à partir de lui : sa relation
avec Izuku, le fonctionnement des Alters. Le film peut se voir dès lors comme une histoire « hors
série » indépendante de la série et est accessible pour un plus large
public.
La seconde histoire, en direction des fans, se centre sur le passé d’All might et sa
jeunesse hors du Japon. Une très belle séquence d’introduction présente sa
relation avec David Shield. Lequel devient un autre fil conducteur de
l’intrigue. Le film va dès lors répondre à des questions auxquelles l’œuvre
papier n’a pas encore répondu. Pourquoi All Might ressemble-t-il à un héros
pulp des comics, symbiose entre Superman et Captain America ? Pourquoi ce
style très américain ? Comment a-t-il commencé sa carrière ? Cette
seconde histoire s’imbrique idéalement à la première permettant de fédérer les
deux publics visés.
Adaptation oblige, ce long métrage ne peut pas faire
l’économie de multiples références à la série/anime. Or la gestion de ce fan
service constitue une autre qualité de l’œuvre. En effet s’il passe si bien
c’est grâce à la très bonne introduction des élèves de Yuei. En moins d’1 h 45,
les scénaristes ont su faire passer, rappeler leur caractère, leurs ambitions,
leur fragilité sans ralentir la narration. On retrouve avec plaisir le sale caractère de Katsuki toujours aussi
attachant ; la noblesse de Izuku.
Ce fan service s’appuie aussi sur un humour omniprésent et
très bien dosé. Minoru (l’obsédé sexuel qui n’a rien à envie à Ryo Saeba) est à
nouveau très drôle et chacune de ses scènes est à hurler de rire. Les punchlines,
notamment celles de Katsuki font mouche à tous les coups. Chaque membre de
l’équipe a droit à son moment d’humour y compris ceux qui sont laissés au
second plan et qui ne captent pas grand-chose à l’affaire (la référence au
« Uno ». Ceci contribue à la très bonne caractérisation des
protagonistes.
La dernière qualité de My hero academia : two heroes vient
du travail d’orfèvre réalisé par le studio Bones. Nous ne sommes plus surpris
de l’excellence de ses productions (voir la critique de la série SK
8 the infinity) dont ce long métrage est le reflet. L’animation est
superbe, le chara design magnifique (notamment celui de l’antagoniste finale).
Dans la pure tradition du studio, l’image éclate de mille couleurs, les décors
sont très riches. Les animateurs exploitent d’ailleurs à merveille tout
l’imaginaire du manga. Le rythme demeure très bon, exploite parfaitement les 1
h 45 pour nous raconter beaucoup d’intrigues sans nous noyer sous les
informations. Visuellement et narativement, le film reste extrêmement maîtrisé.
Et cerise sur le gâteau, le studio offre dans cet exercice de style codifié des clins d’œil aux grandes œuvres S.F de l’animation japonaise. En effet l’attaque de l’arche dans Patlabor I de Mamoru Oshii a clairement inspiré la mise en scène de l’infiltration de la tour. De même le combat final évoque clairement la transformation de Testuo dans Akira de Katsuhiro Otomo De beaux hommages distillés avec beaucoup d’élégance qui rappelle le poids immense de M. Oshii et K. Otomo sur l’animation japonaise.
Avec ce premier long métrage, le studio Bones tape fort et juste. Le film se présente à la fois comme une introduction intelligente au manga et un approfondissement de l'univers créé par Kohei Horikoshi.
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