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Le catcheur et la Corée du Nord

Antonio Inoki : le catcheur "ambassadeur"
En 2014, le basketteur américain Dennis Rodman, star de la N.B.A, 5 fois champion avec les Pistons de Détroit et les Bulls de Chicago secouait la planète médiatique en se rendant en visite en Corée du Nord. Scandale, polémique. Et pourtant au Japon un autre sportif défraye depuis les années 1980 la chronique par ses incessants voyages en Corée du Nord : Antonio Inoki.



Quand en novembre 2013  il se rend en Corée du Nord, c'est son 27ème voyage. Mais celui-ci passe mal. En effet précédemment notamment en 1995 lors du célèbre tournoi de lutte, il s'y rendait en tant que catcheur ou ex-catcheur. Or en 2013 cela fait un an qu'il a été élu à la chambre haute du parlement qui a interdit tout contact avec le gouvernement de Pyongyang. Officiellement le député a été sanctionné : une suspension de 30 jours. Officieusement les parlementaires ne voient pas d'un si mauvais oeil ce cavalier seul de cet atypique politicien qui a déjà rendu service lors de la crise du Golfe et qui pourrait peut être faire avancer les épineux contentieux avec les Nord Coréens, notamment la question des citoyens japonais enlevés. 

Il y a entre le Inoki et la Corée du Nord des liens étonnants. D'abord le lien lié au professeur d'Inoki, Rikidozan, le plus célèbre catcheur japonais avec Inoki (et dont la vie est elle aussi un roman), né dans la province de Hamgyong du Sud, adopté par un fermier japonais avant de devenir sumotori puis catcheur. C'est lui qui repéra Inoki et l'incita à devenir lutteur. Ensuite des liens personnels. Inoki était proche de Jang Son Taek, oncle du futur leader Kim Jong Un. Il y a enfin son "don" pour dialoguer avec les dictateurs, que ce soit Saddam Hussein, Kim Jong Il ou  Castro. 

Au de-là des effets médiatiques, qu'apportent ces visites récurrentes ? Pour les Coréens l'affaire ressemble à du spectacle même si comme le dit le principal intéressé "il peut faire des choses que le gouvernement japonais ne peut pas faire et je ne veut pas interférer avec le gouvernement japonais". Résultat Inoki a refusé d'intégrer les équipes tentant de négocier officiellement sur la questions des enlèvements. Et si les récentes purges au sommet de l'Etat nord-coréen ont fait disparaître Jang Son Taek, cela ne le dissuade pas de continuer ses étranges voyages comme le prouve l'annonce d'un nouveau séjour pour septembre 2017.




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